mercredi 23 novembre 2016

Prix Littéraires 2016

PRIX GONCOURT
Leila Slimani : Chanson douce 

Comment une baby-sitter exemplaire devient criminelle «Le sujet est né du fait que moi-même j'ai eu des nounous dans mon enfance, j'ai été très sensible à leur place dans la maison, où elles sont à la fois comme des mères et des étrangères. J'ai découvert qu'elles pouvaient être des personnages très romanesques», explique la jeune romancière. 

GRAND PRIX DU ROMAN DE L’ACADEMIE   FRANCAISE
Adélaïde de Clermont-Tonnerre : Le dernier des nôtres 
Ecrit au masculin, le récit nous emporte à la fois dans le New York de l’après guerre et dans l’Allemagne de 1945 qui déporte, bat et se débat dans une barbarie devenue normalité. L’auteur tisse, entrelace, peint avec le talent qu’on lui connaît les fortunes de ses héros, dont on sent bien qu’ils se retrouveront tôt ou tard pour confronter leurs actes et leur passé. 

PRIX FEMINA
Marcus Malte : Le Garçon 
Sur près de 500 pages, soumises au rythme haletant de chapitres brefs et cinglants, Marcus Malte nous conte, dans une langue lyrique et riche, la geste initiatique et tragique du "Garçon", géant candide monté du sol camarguais et jeté tout vif dans les violences du XXème siècle. L’un des romans les plus puissants de la rentrée. 

PRIX MEDICIS
Ivan Jablonka : Laëtitia 
Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laëtitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d’être poignardée et étranglée. 
Ce fait divers s’est transformé en affaire d’État : Ivan Jablonka a rencontré les proches de la jeune fille et les acteurs de l’enquête, avant d’assister au procès du meurtrier en 2015. Poignant 

PRIX INTERALLIE
Serge Joncour : Repose-toi sur moi 
A l’opposé des livres plutôt sombres publiés cet automne, le roman de Serge Joncour est un roman optimiste, une histoire d’amour qui finit bien entre deux êtres habités par la solitude : Aurore, styliste, mariée et mère de famille déboussolée et Ludovic, un recouvreur de dettes, veuf et taciturne. Le roman, tout sauf mièvre, est un large succès de librairie. 

PRIX FNAC ET PRIX GONCOURT DES LYCEENS
Gaël Faye : Petit Pays 
L’auteur raconte son enfance de métis (père français, mère rwandaise), tranquille et heureuse, au Burundi, au tournant des années 1990. Le chaos pourtant finit par balayer l’insouciance. Un génocide frappe les Tutsis, au Rwanda voisin, en 1994. A la voix du petit garçon se mêle alors celle de l’homme qu’il est devenu, vingt ans plus tard, durablement marqué par le drame. Compositeur et interprète de rap, Gaël Faye s’impose d’emblée, magnifiquement, avec ce premier roman, largement autobiographique. 

PRIX FEMINA ETRANGER
Rabih Alameddine : Les vies de papier 
Conteur habile, Rabih Alameddine compose de savants allers-retours entre passé et présent, au fil d'un récit prenant, teinté d'une mélancolie qui ne se confond jamais avec le goût de la lamentation. Sans jamais basculer dans le roman historique, le livre est aussi un portrait de Beyrouth, dans ses effondrements, ses sursauts et ses heures noires. Sur la place des femmes dans la société libanaise au cours des soixante dernières années, le regard est précis, parfois déchirant. Une jolie réflexion sur la fiction comme vie parallèle et voie d'émancipation… 

GRAND PRIX RTL-LIRE ET FranceTélévisions
Olivier Bourdeaut : En attendant Bojangles 
Coup de coeur, l’an dernier, des BPT du Morbihan, ce premier roman figure désormais triplement dans la liste des prix 2016. 
Dans cette fable pétillante comme une flûte de champagne, la mort est un mensonge et devient prétexte à poésie. On rit comme on pleure au rythme de la valse. 
Ce court roman file sur la piste de danse, robes en corolle et chaussures cirées. En quelques bulles, il est déjà terminé, donnant envie de réécouter encore une fois la voix chaude de Nina Simone dans Mr Bojangles. 

PRIX RENAUDOT
Yasmina Reza : Babylone 
Une fête bourgeoise tourne au drame à cause d'un banal malentendu. Une variation sarcastique sur la solitude, le couple, l'abandon. Perte d'un premier amour inconsolé pour Elisabeth, perte d'une histoire identitaire ratée pour Jean-Lino. Il avoue n'avoir jamais compris ce psaume que son père lisait après dîner, quand il était enfant : « Aux rives des fleuves de Babylone nous nous sommes assis et nous avons pleuré, nous souvenant de Sion. ». L'exil est omniprésent dans Babylone. Dans une société où affluent les réfugiés, Yasmina Reza murmure qu'il est désespérément au coeur de chacun de nous, aussi.